Anne LINOT | Présentation
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Un parcours

« La vieille gitane pleure son fils assassiné lors d’un règlement de comptes. Depuis dans le ciel, chaque soir, elle guette cette nouvelle étoile ajoutée dans la constellation. Elle sait son fils là. Pour la veiller de loin. Alors seulement, juste après, elle peut rentrer dans sa caravane, et peut-être trouver le sommeil. Son petit-fils vengera-t-il son père « quand il aura des grandes chaussures » comme il l’a dit le jour des obsèques ?

 

Sur le feu de bois à proximité des caravanes, dans une marmite, le ragout de hérisson aillé mijote. La femme l’emportera en douce à son mari. Le pauvre homme ne mange plus. La nourriture est si mauvaise à l’hôpital.

 

Kali danse, frappe dans ses mains, tape ses pieds sur le sol, radieuse. Elle a 3 ans et esquisse quelques pas de danse pour faire tourner sa nouvelle robe à volants achetée au marché.

 

La jeune femme sans papiers m’invite à partager son repas. Ses mains s’agitent, elle mélange, travaille les ingrédients, façonne les boulettes. Avec les paumes de ses mains, elle les roule, les aplatit, et les jette dans une poêle huile. Bruits et crépitements, l’huile frémit. Odeurs épicées.

A table, à partager ensemble, son beureg (feuilleté aux fromages), les imam baylde (aubergines farcies à l’oignon), les Keuftes de viande, mais aussi en vrac quelques recettes de son pays, sa famille restée là-bas, l’absence de nouvelles, ses rêves et ses projets. »

Quelques portraits glanés lors de mes activités professionnelles et associatives qui ont contribué à aiguiser mon regard d’artiste.

 

Adepte des voyages et de la marche à pied. De tout temps, je suis inscrite dans ce goût de curiosité et de découverte.

 

Chemin faisant, je prends le temps de regarder, d’engranger des images et des sensations, des souvenirs et des parfums, des couleurs et des odeurs. M’accorder au rythme des saisons, toucher, ramasser, collecter des traces, des matières et des textures. Et fouler la ville, de jour comme de nuit. Traverser les rues, marcher à côté, marcher seule ou accompagnée. Expérimenter l’espace urbain. Les corps qui se déplacent, se rencontrent, s’évitent. S’asseoir à un café et se laisser faire par l’endroit.

 

Je collectionne, fabrique ainsi avec ma mémoire un faisceau d’images dans lequel puiser à mon tour.

Ma sacoche remplie, je goûte le silence. Laisser déposer ce que je sais, ce que je ne sais pas encore mais qui est.

 

En route sur le chemin de création, je procède par petites touches fugaces sans savoir toujours où je vais. Travailler la matière, gratter, recouvrir, coller, déchirer… Utiliser des techniques mixtes mêlant acrylique, pigments, enduits, papiers, toiles, éléments naturels.

 

J’aime aussi le noir et blanc de la gravure, le crissement de l’outil sur le métal, le paumage de la plaque avec la main, le maniement de la presse, l’effet de surprise à l’apparition de l’image.

 

Alors, entre projet et hasard, chercher à traduire une ambiance, faire surgir la lumière ou les ombres. Dévoiler, suggérer un peu de moi-même. Peu à peu, j’entre dans cet engagement, le travail donne forme à l’œuvre et vient questionner l’aboutissement du tableau.

 

Pour dire le monde, l’essentiel est dans l’évocation.

Une pratique, une éthique

Etre en marche, en mouvement. Chercher sans cesse. Rassembler mes énergies et me rendre disponible à ce qui vient. Ne pas craindre les chemins de traverse. Dans mon travail, je tente et m’initie à de nouvelles techniques, je change les supports. Essayer et recommencer sans cesse.

 

Pratiquer en atelier pour favoriser les échanges et les confrontations avec d’autres artistes : échanger, évoquer ensemble, susciter des idées nouvelles, des expériences individuelles

Des formations

  • ADEA, Association pour le développement de l’éducation artistiques (Nancy)
  • Art et résonances (Epinal)
  • Peindre en liberté